(c) Etienne Allegrain |
Situé à l’ouest de Paris, dans le département des Hauts de-Seine, le Domaine National de Saint- Cloud est un parc de 460 hectares classé parmi les Monuments Historiques depuis le 9 novembre 1994. Possédant le label « Jardin remarquable », il demeure l’une des réussites incontestées d’André Le Nôtre, aux côtés des jardins de Vaux-le-Vicomte et de Versailles. Créant un véritable chef-d’œuvre de jardins à la française, il a eu le mérite d’avoir su s’adapter à l’irrégularité du terrain et à la topographie inhabituelle du site. L’échelle monumentale du jardin classique, son ouverture sur le paysage environnant et son perfectionnement géométrique résultent d’une maîtrise parfaite des techniques de relevés topographiques et cartographiques. Depuis la destruction par les flammes du château, jardins et fontaines conservent le souvenir de la résidence princière, royale puis impériale, des fêtes et des réceptions somptueuses qu’elle abrita, lui conférant ainsi un rôle de témoin majeur dans l’Histoire de France.
(c) Etienne Allegrain |
Cette grande cascade, l'un des plus remarquables ouvrages hydrauliques de France, reste l'œuvre maîtresse du parc de Saint-Cloud. Sur le conseil du roi, Philippe d'Orléans demande à Antoine Le Pautre, architecte de Monsieur, d'imaginer et de réaliser une cascade. Celle-ci voit le jour en 1664-1665 et s'étend sur trente-neuf mètres de façade ! En 1698-1699, l'architecte Hardouin-Mansart ajoute le bassin circulaire, où l'eau jaillit de gueules de monstres, dans un buffet à trois étages de vasques, et le canal du bas, qui lui confère son ampleur. Enfin, on donne, au XVIIIe siècle, la dernière touche à l'édifice en l'agrémentant de deux statues, La Seine et La Marne, œuvres du sculpteur Lambert Sigisbert Adam.
La création de ce bassin par l’entrepreneur Jean Girard a eu lieu parallèlement à la construction du château. Baptisé « Bassin des Cygnes », il était décoré de trois jets, ainsi que de douze statues, attribuées au sculpteur Guillaume Cadaine. Conçu comme un miroir d’eau, son but était de mettre en valeur la monumentalité de la façade sud du château, qui constituait le point d’arrivée pour le roi et la cour venant de Versailles. Le bassin est réaménagé par Jules Hardouin-Mansart, qui ajoute les deux rampes latérales ainsi que cinq fontaines adossées. Cette nouvelle forme donne au bassin son nom de « Fer-à-Cheval ».
Il inaugure l’axe nord-sud tracé par Le Nôtre, du château en direction de Sèvres. Au centre de cet axe, le rond de la Balustrade offre une vue panoramique sur Paris et le parc. L’allée dessinée par Le Nôtre, qui conduisait à ce point de vue, a été remplacée au 18ème siècle par un amphithéâtre de verdure, dont le décor et les bassins ont disparu mais dont les courbes monumentales en gazon sont toujours visibles aujourd’hui
Le Bassin aux Chiens constitue l’un des plus anciens bassins du parc même s’il a subi de nombreuses transformations. Il était anciennement appelé « Fontaine de rocaille », en référence aux deux vasques superposées en rocaille à partir desquelles l’eau s’écoulait en nappe d’un bassin à l’autre. Son apparence actuelle est une restitution de son décor sculpté sous le Premier-Empire, associant un moulage de la Vénus Callipyge, une copie en marbre d’une statue antique, le Faune dansant, et deux moulages des Chiens sculptés par Barthélémy Prieur pour la fontaine de Diane à Fontainebleau
Dans le prolongement du Bassin aux Chiens se trouve l’allée des Goulottes, nom donné au canal étroit et maçonné, coupé de distance en distance par de petits bassins accompagnés de jeux d’eau. Cette allée d’eau aboutissait au pied de la façade du château et permettait à ses occupants de profiter de l’ombre et de la fraîcheur.
Cette salle de verdure doit son nom aux trois jets d’eau de faible hauteur du bassin. Initialement, elle était baptisée « Salle des marronniers », en raison des alignements de marronniers qui délimitent l’allée de part et d’autre. Une salle de verdure est un espace découvert aménagé dans un bosquet. Elle comporte différents éléments décoratifs tels que des statues, des vases, des bassins ou encore des fontaines, et est bordée, soit par des banquettes de verdure, soit par de hautes palissades de verdure, qui forment un mur végétal taillé de façon régulière. Véritable prolongement des salles du château, elle servait notamment à la réalisation de somptueuses fêtes en plein air, au cours desquelles concerts et collations étaient offerts.
A mi-distance entre le château et le bassin de la Grande Gerbe, les 24 Jets sont conçus comme un espace de transition entre les jardins ordonnancés et les carrés forestiers du parc. L’appellation 24 Jets provient des deux bassins latéraux, comportant chacun douze jets. Dessinant une clôture virtuelle, ces « grilles d’eau » renforcent symboliquement la séparation entre l’espace central et le couvert végétal en périphérie. Au centre, le bassin de la Petite Gerbe est l’élément majeur de la composition puisque sa forme géométrique, un carré flanqué de quatre demi-cercles, détermine les proportions des allées du parc dans leur largeur.
La hauteur des jets et la taille des bassins aménagés sur la grande perspective sont de taille croissante au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la terrasse du château, jusqu’au bassin de la Grande Gerbe, qui est le plus vaste du domaine. Il constitue l’apogée de la grande perspective, qui se prolonge avec l’allée de Marnes, la plus longue du parc. Placé au centre d’une étoile, son jet est visible depuis toutes les allées qui l’environnent et constitue un point de vue animé et éphémère lors du spectacle des jeux d’eau.
Sur la colline de Montretout, le jardin paysager du Trocadéro a remplacé à partir de 1823 un ancien labyrinthe. À la demande de Louis XVIII, Maximilien-Joseph Hurtault a conçu ce jardin privé, destiné à l’éducation et au divertissement des enfants de France, Louise d’Artois et son frère Henri, duc de Bordeaux. Aux côtés des attractions éphémères installées dans le jardin à l’occasion de fêtes comme la Saint-Henri, le jeune prince profitait d’aménagements permanents